Mercredi 13 juillet 2016 – Communiqué de presse
En séance plénière de ce mercredi, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
(FWB) a voté, à l’unanimité, la proposition de résolution visant à promouvoir le sport féminin. Il s’agit d’une initiative de la Députée MR Virginie DEFRANG-FIRKET, cosignée par le PS, CdH et Ecolo. En effet, la situation du sport féminin est particulièrement interpellante en FWB : Continuer la lecture de Pour plus de sport féminin en Fédération Wallonie-Bruxelles !
- Au 31 décembre 2014, seules 994 femmes étaient affiliées dans l’une des 57 fédérations sportives reconnues en FWB. Cela représente seulement 30% des 640.000 francophones qui pratiquent un sport comme membres d’une fédération (source Cabinet Colin) ;
- 28% des femmes de 15 à 24 ans ne pratiquent jamais de sport, 49% entre 25 et 39 ans et 59% entre 40 et 54 ans. Le phénomène s’amplifie donc avec l’âge (Eurobaromètre 412, 2014) ;
- Les garçons sont deux fois plus nombreux (15,5%) à pratiquer une activité physique quotidienne par rapport aux filles (8,5%) (Enquête FWB) ;
- 75% des personnes pratiquant un sport sont des hommes, contre 25% de femmes (source AISF) ;
- 75% des femmes de 14 à 40 ans souhaitent pratiquer un sport ou davantage de sport, mais sont freinées dans leur élan par le regard d’autrui (Etude dans le cadre de la campagne anglaise « This girl can ») ;
- 70% des sportifs sous contrat « sportif de haut niveau » en FWB sont des hommes, contre 30% de femmes (source AISF).
La Députée MR a déposé un premier texte en octobre 2015. Sur cette base, huit acteurs du monde sportif ont été entendus en commission Sport du Parlement, notamment l’ADEPS, l’AISF, des responsables de fédérations sportives,.. Ces auditions ont clairement mis en lumière que :
- Les équipements sportifs urbains publics sont, généralement, exclusivement dédiés aux sports pratiqués par les garçons ;
- Un important décrochage sportif est constaté à l’adolescence chez les filles, notamment parce que l’offre sportive proposée ne correspond pas à leurs attentes, qu’elles préfèrent se consacrer à leurs études ou à leurs amis, ou qu’elles refusent de rentrer dans une logique de compétition ;
- La trop faible médiatisation du sport féminin (moins de 10% des contenus sportifs) a été reconnue par toutes les personnes auditionnées. Or, on connait l’impact des médias sur le succès d’un sport ;
- Les femmes sont trop peu présentes dans les postes à responsabilités dans les institutions sportives (seules 3 administrateurs du COIB sur 16 sont des femmes) ;
- Les campagnes de sensibilisation – sous forme de vidéos ou brochures par exemple – pour la promotion du sport féminin sont inexistantes et pourtant efficaces !
« Nous proposons dès lors plusieurs pistes de solutions dans le cadre d’une stratégie transversale qui implique la participation de la FWB, des médias, clubs, fédérations sportives, mais aussi des écoles, instances sportives et communes», indique la Députée :
- Réaliser une nouvelle étude sociologique sur la pratique sportive des femmes en FWB. « Pourquoi tant de femmes ne font pas de sport ? Quelles sont leurs attentes? La dernière étude sur le sport féminin en FWB a plus de 16 ans ! Il faut réactualiser ces données », insiste la députée ;
- Inciter la RTBF à diffuser davantage de sport féminin. « Mettre des présentatrices en plateau, c’est bien. Des images de sportives sur les terrains ce serait encore mieux ! Les Jeux Olympiques de Rio constitueront une belle occasion pour la RTBF de promouvoir nos sportives et le sport féminin. Certaines compétitions (finale de la coupe de Belgique de football, certaines courses cyclistes, finale du championnat de basket…) pourraient aussi être diffusées, tout comme des reportages sur la pratique d’un sport par des femmes, sans attendre nécessairement une performance ! Evitons de se contenter de quelques secondes dans le week-end sportif. Le Ministre Marcourt est d’ailleurs d’accord de revoir l’art. 34 relatif à ce point dans le futur Contrat de gestion de la RTBF de 2017» se réjouit la Députée ;
- Augmenter la représentation des femmes dans les fonctions dirigeantes du sport francophone (dans les fédérations sportives, à l’Adeps et au COIB) ;
- Prévoir la mixité d’une partie des cours d’éducation physique à l’école ;
- Mieux former nos professionnels du sport, nos bénévoles et professeurs d’éducation physique aux spécificités des deux genres et à la mixité ;
- Encourager les pouvoir locaux à installer davantage d’infrastructures sportives de rue à l’attention du public féminin (parcours vita, engins de gymnastique,..) ;
- Valoriser davantage les performances de nos athlètes féminines par tous les moyens disponibles. Ces femmes sont des exemples pour les plus jeunes et peuvent leur donner envie de pratiquer un sport ;
- Pousser les fédérations sportives à remettre des distinctions honorifiques, et de même valeur tant aux hommes qu’aux femmes, et à mener une politique de développement de leur sport au féminin.
Pour la députée MR Virginie DEFRANG-FIRKET : « La promotion du sport féminin n’est pas tant un combat féministe ! C’est davantage considérer le sport comme un outil de santé publique, comme une source d’épanouissement, de promotion du respect et du fair-play au profit de tous ! »