Archives pour la catégorie Actualité

Vote, ce mercredi 22 juin, de ma proposition de résolution visant à soutenir le secteur des drones en Wallonie

Tout a commencé, quelques mois après ma prestation de serment, suite à plusieurs DSC_0569interpellations de citoyens sur le développement du secteur des drones.

J’ai ensuite visité le 1er salon DRONE DAYS avec Gilles Foret et posé de nombreuses questions parlementaires sur le sujet. Continuer la lecture de Vote, ce mercredi 22 juin, de ma proposition de résolution visant à soutenir le secteur des drones en Wallonie 

J’ai également rencontré des DSC_0420dizaines d’acteurs actifs dans le domaine : indépendants, chefs d’entreprises ou associations représentatives du secteur (BeUAS et DroneValley pour ne pas les citer).

15_07_09_CP_DRONES_005Le Centre Jean Gol, centre d’études du MR, a publié une étude sur le sujet : « Les drones, la nouvelles révolution technologique ».

Avec le groupe MR, nous avons déposé une proposition de résolution parce qu’il s’agit selon nous d’un secteur innovant, créateur d’emplois et vecteur de multiples activités.  DSC_0208
Nous sommes également persuadés que la Wallonie a une carte à jouer dans le domaine, et ce comme partenaire du Fédéral qui a fixé les règles d’utilisation des drones et les balises. La Région peut elle aussi, dans le cadre de ses compétences, accompagner les entreprises qui veulent investir dans le secteur des drones.

Lors des auditions en commission au Parlement wallon, nous avons entendu une quinzaine d’acteurs de terrain : cabinet fédéral Mobilité, DGO6, Skywin, l’AWEx, groupement d’entreprises, etc.

L’ensemble des groupes politiques ont ainsi pu prendre conscience du potentiel de développement que représentait ce nouvel outil ainsi que les multiples applications concrètes liées aux drones auront, avec des nombreuses implications dans notre vie quotidienne.

MR, PS et CDH avons travaillé ensemble pour aboutir à un texte de consensus qui a été voté ce mercredi 22 juin en séance plénière du Parlement wallon.

Concrètement, avec cette proposition nous invitons le Gouvernement à :

  • être attentif aux projets de recherche et de développement relatifs aux drones via Skywin et la DGO6 et accentuer la politique d’accompagnement des entreprises via les structures et aides disponibles pour un développement efficace et rapide du secteur ;
  • mettre en avant le rôle trop peu connu du référent numérique de l’AWEx comme relais pour les entreprises à l’international.
  • donner de la visibilité aux entreprises du secteur
    • porter une attention particulière au soutien des entreprises du secteur sous forme d’aide logistique pour leur assurer une présence dans les salons ou autres événements en Belgique ou ailleurs, dédiés aux professionnels des drones et des nouvelles technologies.
    • veiller, dans la mesure du possible, à ce que la Région wallonne soit, elle-même, présente dans ce type de manifestations destinées aux entreprises.
    • inciter à l’organisation, comme cela se fait déjà dans de nombreux domaines, de tables technologiques drones et de rencontres des acteurs. En effet, la concertation entre les acteurs qu’ils soient publics ou privés, doit être renforcée.
  • prendre des contacts avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin d’informer et de sensibiliser les jeunes via l’école secondaire sur les débouchés relatifs au secteur des drones.
    En outre, la Fédération pourrait envisager d’intégrer des modules de formations relatifs aux drones dans différentes filières de l’enseignement supérieur.
    Cela concernant tant la maîtrise de la législation en la matière que le pilotage des drones eux-mêmes, ainsi que l’exploitation des données récoltées par ces engins.
  • Ensuite, il serait également opportun de prendre contact avec la ministre régionale en charge de l’Emploi et de la Formation pour envisager d’orienter davantage de demandeurs d’emploi vers les formations en pilotage de drone, et ce, en collaboration avec les écoles de formation de pilotage reconnues dont nous disposons.
  • analyser les capacités financières des institutions publiques à acquérir des drones dans le cadre des services rendus à la population.
    Il est important que les autorités publiques, dont la Région wallonne, montrent l’exemple et insufflent cette culture drone. Pourquoi ne pas évaluer le potentiel et la plus-value d’un tel usage pour la population tout comme pour les différents départements et services publics ?

Par cette résolution, enfin, ce sont toute une série d’actions proposées à l’échelon régional pour que la Wallonie apporte, elle aussi, d’une seule voix, j’espère, sa pierre à l’édifice du développement du secteur des drones

Proposition de résolution voté le 22 juin

Mes interpellations au Conseil de police du 14 juin 2016

Retrouvez, ci-dessous, les questions que j’ai posées lors du Conseil de police du 14 juin dernier.

1. La Sécurité de la circulation dans le Rognac

6 familles de l’Avenue du Bois impérial de Rognac ont le 13 mai dernier alerté par courrier le Collège de Neupré de la vitesse excessive de certains automobilistes dans leur rue.

Ils n’ont pas encore reçu de réponse à ce jour. Or, de nombreux enfants passent d’une maison à l’autre à pied et  les vacances scolaires approchent. Un chien a été tué par une voiture qui roulait trop vite, un accident s’est déjà produit dans cette rue en longue ligne droite, en pente de surcroit, mais elle n’est pas la seule concernée par ce problème dans le quartier.
Continuer la lecture de Mes interpellations au Conseil de police du 14 juin 2016 

  • Quelles mesures proposer pour répondre à cette préoccupation ?
  • Est-ce que les dispositifs « ralentisseurs » mis en place un peu partout sur la commune font l’objet d’une évaluation en termes d’efficacité par les services de police ? Est-ce qu’il est envisageable d’en ajouter ailleurs, à des endroits plus problématiques, comme celui évoqué plus haut par exemple ?
  • Y a-t-il des mesures particulières et complémentaires prises pendant les vacances scolaires pour réduire la vitesse dans nos quartiers ?

2. Les cartes des agents de quartier

Il y a plusieurs mois, il était envisagé de distribuer, à la population, des cartes d’identification des agents de quartier. Le projet avait suscité une inquiétude bien légitime dans le chef des policiers qui ne souhaitaient voir apparaître leur photo sur ces cartes.

J’ai lu, par contre, dans la Meuse du 3 juin, que la zone de police de la Basse-Meuse avait avancé dans un projet plus ou moins semblable, pour  renforcer le lien entre la population et les agents de quartier. Les numéros de GSM des agents de quartier sont désormais disponibles pour la population et même communiqués à la presse.

  • Où en est-on dans ce projet de carte d’identification pour nos policiers de quartier ?
  • Qu’en est-il de la question de la photo qui posait problème ?

3. La situation au hall des sports du domaine à Neuville

De nombreux jeunes squattent régulièrement et depuis longtemps  les environs du hall des sports du Domaine à Neuville. Leur présence, ainsi que les activités qu’ils y pratiquent, sont la source d’un réel sentiment d’insécurité pour les parents et les enfants qui se rendent au hall omnisport.

  • Pouvez-vous faire le point sur ce dossier récurent ?
  • Avez-vous reçu des plaintes ?
  • Quel dialogue entretenez-vous avec ces jeunes, en plus clairement identifiés ?
  • Qu’en est-il de l’interdiction de lieu prévue dans le règlement de police via la loi sur les sanctions administratives ?

4. La problématique des chiens dangereux et en liberté

Les habitants d’une rue de Neupré ont interpellé les membres du Conseil communal à deux reprises au sujet d’un chien dangereux et en liberté dans leur voisinage.

Le Bourgmestre et le Directeur général nous ont fait part des mesures prises et des contacts qu’ils avaient eus avec vos services et la propriétaire du chien. Les riverains ont été informés que vous étiez particulièrement attentifs à leur situation, mais que votre intervention était conditionnée par le dépôt d’une plainte, d’un appel quand le chien était en errance.

  • Qu’en est-il de vos moyens face à ce genre de situation ? Souvent le temps que vous arriviez, le chien a disparu. Il ne faudrait tout de même pas attendre une catastrophe avant de mettre fin aux désagréments causés par ce chien. Est-ce que vous avez encore reçu des appels à ce sujet ? Est-ce que la propriétaire du chien a maintenant pris les mesures qu’il convient ?
  • Comment pouvez-vous vous y prendre pour intervenir efficacement ? Les bourgmestres, ne disposent que de moyens très limités pour agir, semble-t-il.
  • Estimez-vous disposer de suffisamment de leviers d’action ou une adaptation du cadre légal est-elle nécessaire?

La majorité PS-CdH refuse de geler le projet de lotissement à Rotheux et rejette la motion du MR

Le groupe MR avait déposé ce jeudi au conseil communal une motion demandant la zacc neuprésuspension de la réalisation du projet de 42 logements sur le territoire de la ZACC Fontaine Paulus à Rotheux.

Par cette motion, nous avions trois objectifs :

Continuer la lecture de La majorité PS-CdH refuse de geler le projet de lotissement à Rotheux et rejette la motion du MR 

  • Obtenir plus de clarté. Depuis des mois, nous demandons un calendrier précis quant à ce projet, notamment sur le Règlement Urbanistique et Environnemental (toujours attendu malgré des mois de patience) et sur le début de l’enquête publique.  Ce calendrier varie à chaque séance du conseil communal. Nous demandons de la transparence et une position claire du collège en la matière.
  • Déplorer l’approche désastreuse du Collège et son mépris pour la population. La population n’a pas été associée au projet. Lorsque la majorité a réagi, le mal était fait ! PS et CdH ont avancé dans l’ombre, avec ensuite une annonce dans la presse via le partenaire, le Cortigroupe notamment, et une réunion d’information via une agence de communication avec laquelle ils ont, soit dit en passant, contracté de manière irrégulière (irrégularité d’ailleurs confirmée par le Ministre Furlan suite au recours introduit par le MR). Ne pouvaient-ils pas le faire eux-mêmes ? Bref, avec ce genre d’attitude et dans ces conditions, il est normal que la population ne comprenne pas et n’adhère pas à un tel projet.
  • Mettre le collège face à ses responsabilités, face aux engagements que tous les groupes ont clairement pris antérieurement, au conseil communal, mais aussi au moment des élections de 2012, à l’égard de la population neupréenne, de geler les ZACC jusqu’en 2020 et qu’ils semblent aujourd’hui balayer d’un revers de main.

Par cette motion, nous demandions dès lors au Collège de ne pas agir dans l’urgence et de poursuivre une réflexion posée, qui tienne compte des différentes pistes possibles pour développer du logement public et accessible à Neupré, sans pour autant dénaturer la commune et porter atteinte à son caractère rural. Le MR est, lui aussi, favorable au développement du logement, et sans doute que la commune devrait compter davantage de logements publics. Par contre, nous refusons la création de 42 logements concentrés au même endroit en plein centre du village.

Dans cette optique, nous avons proposé des alternatives concrètes. Nous avons invité le collège à prendre contact avec les Agences Immobilières Sociales de la région pour analyser les avantages que ces services proposent et envisager la possibilité de développer ce service à Neupré. Nous lui avons également suggéré de solliciter auprès de la Maison serésienne, une étude de faisabilité pour l’extension de la zone de logements publics Chaussée de Marche.

Nous abordons donc ce dossier dans un état d’esprit constructif.

En outre, il est préférable, selon nous, d’attendre les nouvelles orientations et engagements clairs du Ministre wallon du logement en Wallonie annoncés en juin.

Zacc imageLa majorité, apparemment mal à l’aise et pas sur la même longueur d’onde, a proposé un amendement visant la poursuite de la réalisation du RUE, et la suspension de la réalisation du projet jusqu’en 2020. Mais les mots choisis n’étaient pas sans importance. Nous avions besoin de plus de clarté pour bien circonscrire le champ d’application du texte proposé et éviter de permettre d’ici là des avancées dans la réalisation du dossier lui permettant de sortir de terre en 2020. Cette proposition ne semblait être finalement qu’un  statu quo par rapport à la situation actuelle et ne fournissait dès lors aucune garantie pour les riverains.

Par conséquent, le MR, soutenu par Ecolo, a demandé que, jusqu’en 2020, aucun engagement ou acte juridique ne soit signé entre les deux parties prenantes au projet (et donc que la commune ne se lie pas au Cortigroupe). Cette proposition a rencontré le refus de la majorité, surtout du CdH. Elle veut pouvoir conclure une convention avec le Cortigroupe dans le cadre du RUE. Pourquoi ? Est-ce que cette entreprise aurait un avantage quelconque dans ce projet? Il serait en effet illusoire de croire que celle-ci donnerait généreusement ses terrains à la commune. On pourrait également dans ce contexte dénoncer des conflits d’intérêt dans le chef de certains membres du collège.

Nous avons voté à minuit sur la motion initiale du MR. Elle a été soutenue par les Ecolo et rejetée tant par le PS que le CdH. Nous le déplorons. Les riverains et habitants de Neupré ne sont donc pas davantage rassurés quant à la préservation du caractère rural de la commune auquel ils sont tant attachés. Les électeurs auront l’occasion de s’exprimer en 2018 et chacun assumera ses prises de position en la matière.

ZACC-motion conseil communal de mai 2016

Enfin un « Plan autisme » ? Mon intervention au Parlement le 4 mai 2016

Le 4 mai 2016, le « Plan autisme » était l’objet d’un débat lors de la séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Retrouvez, ci-dessous, mon intervention complète à cette occasion.Capture plan autisme

Mme Virginie Defrang-Firket (MR). – Madame la Ministre, quarante-cinq mille cas d’autisme – et autant de familles concernées – sont recensés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce n’est pas rien. En effet, il est généralement reconnu par la communauté scientifique qu’un enfant sur cent naît avec une forme plus ou moins grave d’autisme. Ce n’est pas rien non plus.

Le 25 avril dernier, vous avez, Madame la Ministre, avec vos collègues des gouvernements wallon et bruxellois, présenté un plan «Autisme» à la presse. Nous n’aimons pas trop le terme «plan» chez nous: nous aurions préféré une vraie straté- gie, avec un calendrier et un budget précis. C’est comme cela que l’on peut avancer de manière concrète et donner un vrai signal aux parents. Ceux-ci sont à bout. Il en ont assez des effets d’annonce de la part des politiques. Ils ont à présent besoin de concret pour envisager l’avenir avec sérénité.

Continuer la lecture de Enfin un « Plan autisme » ? Mon intervention au Parlement le 4 mai 2016 

Votre plan a le mérite d’exister, mais ce n’est donc pas une stratégie au sens où nous l’entendons. Pourtant il y a urgence. Depuis deux ans, j’ai reçu et reçois encore tellement d’appels au secours, de témoignages poignants de parents désemparés, désespérés! Appels que j’ai tenté de traduire, comme d’autres, dans de multiples questions parlementaires adressées aux ministres concernés et, avec mon groupe, dans une proposition de résolution en octobre 2015 pour une meilleure prise en charge de l’autisme.

En tant que mère, je l’ai fait pour toutes ces mamans qui voient, impuissantes, la souffrance dans les yeux de leurs enfants prisonniers d’eux-mêmes. C’est une souffrance que l’on ne peut imaginer et qui se vit tous les jours, 24 heures sur 24. Je l’ai vécue le temps de quelques après-midis. Mais ce n’est rien par rapport au quotidien de ces familles. Il est temps à présent de leur apporter des réponses concrètes pour reconnaître cette douleur et la soulager.

Je rappelle qu’en Belgique, la reconnaissance de l’autisme comme handicap spécifique a été officialisée en 1994 par la Communauté flamande, et seulement en 2004 par la Communauté fran- çaise. Cela explique en partie le manque cruel de structures adaptées aux personnes avec autisme dans la partie francophone du pays. Et depuis la sixième réforme de l’État, le diagnostic, l’accueil et IMG_4062l’encadrement multidisciplinaire de personnes atteintes de TSA relèvent des compétences des entités fédérées.

Nous avons de multiples questions à vous poser.

Le plan a été présenté à la presse le 25 avril. À quand une présentation en bonne et due forme devant notre Parlement? Votre collègue du gouvernement wallon a pris ce rendez-vous avec le Parlement de Wallonie. Qu’en est-il de votre côté?

Les parlementaires que nous sommes souhaitent disposer d’une version complète et exhaustive du plan. Pouvez-vous vous y engager concrètement? Nous ne disposons finalement que de grandes lignes très vagues grappillées sur vos sites internet. Rassurez-nous: vous avez bien un document plus développé que celui-là? Je suppose que vous avez une version présentant, pour chaque mesure concrète, la liste des organes concernés par la mise en œuvre, les moyens budgétaires alloués et le calendrier élaboré. Les documents dont nous disposons ne prévoient ni budget pour les mesures qui relèvent de la Fédération Wallonie-Bruxelles ni échéance précise pour la mise en œuvre: c’est le flou absolu!

Une autre chose nous étonne: le plan est sorti seulement dix jours après votre nomination comme ministre. Vous êtes certes extrêmement compétente, mais dans de tels délais et vu la charge de travail qui est la vôtre, quelle est votre réelle contribution à ces textes? Peut-être vous êtes-vous contentée d’entériner les choix de votre prédécesseure?

Comment les parents et associations concernés ont-ils été concrètement associés à cette dé- marche? Ceux avec qui j’ai eu des contacts ces jours-ci ont certes reçu une bouffée d’oxygène, un signal positif de reconnaissance, mais une trop grande part de leurs questions reste encore sans réponse.

À côté des familles, il semble également logique que l’ONE, par ses missions en accueil de la petite enfance et en promotion de la santé à l’école, soit associé à la mise en œuvre de ce plan. Est-ce le cas? Les échos qui nous reviennent ne vont hélas pas dans ce sens.

Vous dites que l’ONE intensifiera ses formations. Fort bien. Mais à partir de quand? Comment? Pour qui? Davantage de personnes recevront-elles ces formations au sein de l’Office ou le nombre de formations sera-t-il augmenté? On ne trouve nulle part dans le document de ré- ponse à ces questions.

On le sait, trop peu de crèches, d’écoles ou de centres utilisent des méthodologies adaptées ou appliquent les bonnes pratiques (Teacch, ABA, Pecs, etc.). Nous manquons cruellement de programmes de stimulation précoce et intensive pour la rééducation des jeunes enfants autistes en âge préscolaire, programmes qui permettent pourtant une amélioration très significative des symptômes et une autonomie pratiquement optimale. Quel est votre avis sur cette question?DSC_0536

En ce qui concerne la formation, vous semblez tous oublier, dans cette démarche transversale, votre collègue responsable de l’Enseignement supérieur. Or la formation au sein de toutes les filières susceptibles d’être en contact avec des personnes autistes est essentielle. Je pense aux médecins, psychologues, infirmiers, enseignants, puéricultrices.

Nous manquons aussi de personnel disposant d’une vraie connaissance de ce handicap. Pourquoi ne pas faire la promotion de ces filières? Il existe une année de spécialisation en orthopédagogie pour élèves handicapés physiques et mentaux. Elle comprend des cours de psychologie cognitive, de méthodologie adaptée aux différents troubles, d’ateliers de formation pratique, etc.

En outre la Fondation Susa (Service universitaire spécialisé pour personnes avec autisme) a créé avec l’université de Mons un certificat universitaire de spécialisation, intitulé «Intervention auprès de personnes ayant de l’autisme et des troubles graves du développement». Ce certificat peut être obtenu par toute personne possédant un master en psychologie, en sciences de l’éducation, dans des disciplines paramédicales, ou titulaires d’un diplôme en médecine générale ou spécialisée. Ce sont des pistes à explorer et à promouvoir.

Pour ce qui regarde la mise en œuvre du plan «autisme», avez-vous prévu des réunions régulières pour faire le point entre vous et avec votre collègue à l’origine de ce plan?

Pouvez-vous vous engager, comme votre homologue à la Région, à nous présenter réguliè- rement une évaluation de l’application de ce plan et à nous tenir informés autrement qu’en répondant à nos questions orales en commission?

Dans l’enseignement de type 2, le document annonce des places à Ixelles, Berchem-SainteAgathe et Charleroi. Vous parlez aussi d’Uccle et du Brabant wallon. N’y avait-il pas des demandes dans d’autres endroits de la Fédération WallonieBruxelles? Comment avez-vous choisi la localisation de ces écoles, sachant que l’inventaire du nombre de places disponibles n’est encore qu’un projet annoncé? Concrètement, combien y aura-t-il de nouvelles places au total? Combien d’enfants risquent encore de rester sur le carreau? Qu’en estil de l’obligation scolaire pour les enfants qui ne trouveront pas de place?

Sur les onze mille enfants autistes en âge scolaire que compte la Fédération WallonieBruxelles, le taux d’inclusion dans l’enseignement ordinaire est extrêmement faible. Moins de mille enfants seraient accueillis dans l’enseignement ordinaire (maternel, primaire et secondaire). Vous parlez dans votre communiqué d’un projet-pilote de classes spécialisées au sein de l’enseignement ordinaire. Très bien, mais combien de places y aura-t-il? Quand? Vous parlez d’un comité de suivi. Qui en fera partie? Y aura-t-il des heures en commun avec les élèves de l’enseignement ordinaire? Nous n’avons aucune information sur ces points.

Le communiqué parle du dépistage et d’un diagnostic précoce. Bonne idée, mais qu’entendez-vous par «précoce»? À quel âge souhaitez-vous que les enfants soient diagnostiqués?

Les avis divergent sur la question. Quel est l’âge requis? Trois ans, prônait votre prédécesseur. C’est fort tard, surtout lorsque l’on se réfugie derrière la crainte des faux diagnostics et des stigmatisations qui peuvent augmenter l’angoisse des parents. Or c’est bien plus stressant pour eux de ne pas savoir de quoi souffre leur enfant, et de perdre ainsi des années de traitement parce que l’on a trop attendu. C’est bien plus dommageable de voir son enfant porter l’étiquette d’un hyperactif, d’un turbulent ingérable alors qu’il souffre en fait d’un handicap, d’un trouble grave du développement cérébral.

L’autisme reste trop peu connu. Il est souvent associé à un trouble psychologique. Il faut briser ce tabou. Un enfant ne devient pas autiste, il naît avec ce trouble. L’éducation et la qualité des liens parents-enfants n’ont rien à voir dans la survenue de l’autisme. Quand on sait de quoi il s’agit, on accepte mieux la différence et c’est là que réside une des clés de la réussite de l’intégration de ces personnes au sein de la société.

CaptureEn outre, le dépistage précoce a un autre avantage. Plus le syndrome est détecté tôt, plus l’enfant développera son autonomie et ses capacités à communiquer avec autrui, plus il augmentera ses chances de progression et plus les parents seront soulagés et pourront continuer à envisager leur épanouissement personnel avec, par exemple, la poursuite d’ une carrière professionnelle.

N’oublions pas qu’un enfant devient inévitablement un adulte. Un adulte avec autisme, instruit et autonome coûtera bien moins à la société que s’il est enfermé dans une institution psychiatrique à charge de l’État.

De nombreuses personnes autistes sont en situation de surhandicap, car elles ne trouvent pas de place appropriée au sein de nos sociétés, que ce soit à la crèche, à l’école, dans les structures d’hébergement et dans la vie active. Nous le déplorons.

Je conclurai par cette phrase: le temps des parents n’est pas celui des politiques. Il est temps d’agir, rapidement et efficacement.