Ce jeudi 12 novembre, la Dernière Heure consacrait un article à ma proposition de résolution visant à encourager la promotion du sport féminin en Fédération Wallonie-Bruxelles.
En effet, au 31 décembre 2014, 188.994 femmes étaient affiliées dans l’une des 57 fédérations sportives reconnues en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Cela représente seulement 30% des 640.000 francophones qui pratiquent un sport en étant membres de l’une d’entre elles.
Dans la tranche d’âge des 12-25 ans, les filles ne représentent plus qu’un quart des personnes pratiquant un sport. En 2015, moins d’une fille sur deux (47,19%) de 12 à 18 ans pratique une activité sportive en club.
Or, le sport est un réel outil d’intégration, excellent pour la santé et plus fondamentalement le bien-être, et ce aussi pour les femmes. Pourtant aucun plan stratégique n’est prévu par le gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles ! Juste quelques initiatives, mais aucune vision globale avec des objectifs précis n’est envisagée. La dernière étude sociologique sur les femmes et le sport date de 2000… Les constats y étaient déjà alarmants !
Les femmes représentent la moitié, si pas plus, de la population belge. Ce n’est pas une sous-catégorie parmi d’autres ! Par rapport aux hommes, il existe des différences physiologiques et biologiques. Leurs attentes ne sont pas les mêmes face au sport. Elles subissent également des contraintes en termes d’organisation familiale. D’où la nécessité de leur réserver une approche spécifique et sur mesure.
Mon texte pallie ce vide. Il intègre des propositions dans de nombreux domaines : le sport à l’école, dans les médias, dans les campagnes de sensibilisation, dans les clubs et fédérations sportives, au niveau des prix et mérites sportifs, dans la désignation des membres des organes du sport, ..
Très concrètement, je demande, entre autres, au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de :
- Envisager une étude sociologique similaire à celle de 2000 sur les femmes et le sport afin de remettre à jour l’ensemble des chiffres, fédération par fédération et sport par sport, sur la pratique du sport par les femmes et de définir les causes du nombre peu élevé de femmes dans les fédérations sportives ;
- Inciter les fédérations sportives reconnues, et les pouvoirs publics, lorsqu’ils remettent une distinction honorifique à des hommes, à faire systématiquement de même avec les sportives féminines ;
- Inciter les fédérations sportives reconnues, lorsqu’elles organisent des événements, compétitions, identiques pour les femmes et les hommes, à prévoir des récompenses, prix, prize money identiques ;
- Prendre des contacts avec la RTBF afin d’inciter son service des sports à recruter, à compétences égales, davantage de femmes comme présentatrices d’émissions sportives ou comme consultantes ; En effet, même si le Gouvernement semble y être attentif, les trois baromètres de l’égalité et de la diversité dans les médias de la Fédération Wallonie-Bruxelles, publiés en 2011, 2012 et 2013, ont mis en évidence le très faible nombre de femmes présentes dans le monde télévisuel sportif, qu’il s’agisse d’émissions ou de retransmissions en direct.
- Demander à la RTBF d’améliorer et augmenter la diffusion de compétitions sportives féminines nationales et internationales ;
- Envisager la création, à l’instar de ce qui se fait en France, des « 24 heures belges du sport féminin » ;
- Être attentif à la représentation féminine aux postes dirigeants dans le sport belge et francophone, et ce, à tous les niveaux : sportifs (Adeps, fédérations, etc.) et politiques (de l’échevin au ministre) ;
- Envisager un clip, une campagne publicitaire visant à démonter les stéréotypes, à lutter contre les complexes et à inciter les femmes à faire du sport ;
- Utiliser les performances remarquables des sportives de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de montrer que, chez nous aussi, les femmes font du sport et peuvent briller sur la scène nationale et internationale et ainsi inciter les jeunes filles à pratiquer un sport ;
- Inviter les fédérations sportives reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles, via leur contrat programme, à mener une politique de développement de leur sport au féminin, notamment via :
- la création, dans les clubs de l’élite, d’équipes et de sections féminines ;
- la mise sur pied de différentes démarches pour pousser les femmes à devenir entraîneur (promotion des formations disponibles,…) ;
- l’analyse, avec l’AISF et les fédérations, de la demande en sport-études pour filles et en créer si cela s’avère nécessaire ;
- la création de nouvelles compétitions pour les sections féminines ;
- la mise sur pied de comités, commissions, organes de réflexion sur la pratique féminine de leur sport ;
Je souhaite lancer le débat et inciter vivement le Ministre des Sports et l’ensemble de Gouvernement à prendre leurs responsabilités en la matière. Ce n’est pas un combat féministe, mais de santé publique !