Le 6 octobre dernier, en commission de l’Aide à la Jeunesse, j’ai adressé plusieurs questions au Ministre compétent, Rachid Madrane.
Je l’ai interrogé sur l’impact de la grève du personnel de l’IPPJ de Saint-Hubert survenue suite à l’éclatement d’émeutes au sein de l’établissement durant la nuit du 23 au 24 août dernier.
J’ai rappelé au Ministre les préoccupations des éducateurs s’exprimant dans la presse quelques temps plus tôt et tirant la sonnette d’alarme quant aux difficultés qu’ils éprouvent pour maintenir l’ordre dans ces structures. Propos qui n’avaient étonnamment pas été relayés lors de la visite de notre commission à cet l’établissement, quelques mois plus tôt.
Le Ministre a considéré que c’est le rôle des éducateurs de maintenir l’ordre et de faire appliquer les sanctions prévues par les législations régissant les IPPJ. Il fait valoir que ces textes ont été rédigés en collaboration avec des représentants du personnel éducatif des IPPJ et que, malgré l’existence d’une procédure d’évaluation, les intervenants de l’IPPJ de Saint-Hubert n’ont pas mentionné de règles constituant une menace pour la sécurité des membres du personnel.
Monsieur Madrane a préféré estimer que le mal-être des éducateurs était le fruit des bouleversements engendrés par la réforme de l’Etat et le transfert des compétences qui a suivi, et conclure que cet événement n’illustre « en rien un problème de sécurité dans les IPPJ […] ».
Je ne me satisfais pas d’une telle réponse et, en tant que membre de la commission de l’Aide à la jeunesse, je resterai attentive aux conditions de travail et à la sécurité du personnel et des jeunes au sein de ces institutions.
Je me suis également intéressée aux fruits de la journée de réflexion sur l’accrochage scolaire qui s’est déroulée le 26 mars 2015 à Seraing entre des acteurs du monde de l’enseignement et de l’aide à la jeunesse.
Premièrement, Monsieur Madrane n’a pas assisté personnellement à cette journée pourtant importante ; des membres de son administration étaient néanmoins présents. Ensuite, malgré la volonté d’échanger des bonnes pratiques, le Ministre me confirme l’existence de difficultés pour la mise en œuvre du décret organisant des politiques conjointes entre l’Enseignement obligatoire et l’Aide à la jeunesse. Il m’informe que les solutions à ces difficultés sont pensées de manière globale et que la première évaluation du dispositif n’est prévue que pour 2018, au plus tôt.
Je resterai donc attentive à l’évolution de la mise en œuvre de ce décret. En effet, j’estime que la constitution d’un axe enseignement/aide à la jeunesse est essentielle, notamment en matière d’accrochage scolaire.
Enfin, j’ai souhaité faire le point sur les premiers mois de mise en service du numéro vert «radicalisation», destiné à venir en aide aux personnes touchées par le radicalisme.
D’après le Ministre, le service reçoit 1 appel tous les 4 jours. La majorité provient de la Région bruxelloise. 42 % de ces appels viennent de la famille d’une personne radicalisée ou en passe de radicalisation et 33% de proches, les 25 % restants sont des appels de professionnels – aide à la jeunesse, psychologues, CPAS, etc. – à la recherche d’informations générales. 70% des demandes concernent des mineurs. Monsieur Madrane estime cependant qu’il est trop tôt pour faire une évaluation du dispositif.