Ce mercredi 6 mai 2015 fut une journée quelque peu surréaliste au Parlement Wallon.
D’abord, tous les députés ont salué la venue du Président Herman Van Rompuy, ils ont plaidé pour plus d’Europe et le Ministre-Président Magnette a même souligné les bienfaits de l’Europe sur nos sociétés.
Mais ensuite, une fois le Président Van Rompuy sorti de l’hémicycle, les bancs de la majorité n’ont cessé de critiquer l’Europe, ses instances, ses normes,… lors du débat consacré au TTIP (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement). Suite au dépôt d’une proposition de résolution, la majorité PS-cdH a indiqué ne plus avoir aucune confiance en les instances européennes dont elle fait pourtant partie…
J’étais en charge, au Parlement wallon, de défendre la position du MR sur ce dossier. Après plusieurs auditions et discussions en commission, le dossier arrivait donc en séance plénière du Parlement.
« Pensez-vous vraiment que l’Europe, après avoir pris le temps d’instaurer des standards de qualité élevés, après avoir demandé, par exemple, à ses agriculteurs d’investir considérablement dans des équipements de qualité, est ce que vous pensez vraiment que l’Europe va, du jour au lendemain, bafouer tous les acquis pour lesquels elle s’est tant battue ? Est-ce là toute la confiance que vous accordez aux institutions qui nous représentent et, je le rappelle une nouvelle fois, dont vous faites partie ! Est-ce là toute votre ambition ? L’ambition d’un perdant finalement ! » me suis-je inquiétée en séance plénière après avoir rappelé qu’il ne s’agit, en rien, d’un transfert de souveraineté et que le TTIP ne prévaudra jamais sur les dispositions de la législation européenne.
Ecolo, PTB, PS et cdH veulent abroger le TTIP avant même qu’il soit négocié… Pourtant le TTIP a pour objectif principal d’aider nos entreprises européennes à s’exporter vers les Etats-Unis en faisant tomber une multitude de barrières, d’obstacles existants. Un TTIP équilibré pourrait donner un coup de fouet à l’économie européenne et une bouffée d’oxygène à nos entreprises.
« Au MR, nous ne voulons pas jouer sur la peur des gens en surfant sur des amalgames. Nous nous voulons constructifs et responsables. Evidemment, il est hors de question pour nous d’accepter un accord tel que présenté par ses détracteurs. C’est non au poulet chloré, c’est non au bœuf aux hormones ! Il est hors de question pour nous de transiger sur nos standards de protection. Mais nous nous positionnerons sur un texte abouti. Comme le PS et le cdH l’ont fait en donnant le mandat à la Commission Européenne sous le gouvernement Di Rupo, nous apportons notre soutien aux négociateurs européens afin qu’ils servent au mieux les intérêts de tous nos concitoyens. Nous comprenons bien sûr certaines réserves, certaines crainte émises par une partie de la population, mais le rôle du responsable politique n’est pas d’attiser les peurs, mais au contraire de faire en sorte qu’elles soient surmontées.» ai-je rappelé à l’issue des débats.